Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, j’ay receu unne votre letre escripte le XXIIme du passé
2par laquelle vous plaignés de ce que je ney satisfaict à la partye
3de trois mil livres que votre exellance me fict prester à
4messieurs du païs, vous adseurant que j’en suis extremement marry
5et desplezent n’avoir heu moyen d’aquitter ladite somme des deniers que
6jay receu du quartier passé, car tout ce que jay desiré et dezire
7journellement est de pouvoir satisfare à ceulx que m’ont faict plaizir
8et principallement à vous, que de votre grâce, nous avés faict tant de
9bien et d’honneur que moy et les miens vous en demeurerons à jamais
10très humbles serviteurs. Et sy le tresorier qui a porté ladite adsignation
11feut passé par Lyon sanz que personne leut veu, vous seriés
12desia esté payé des premiers, comme celluy que je dézire
13preferer sur tout aultre. Mès, soubdain que les marchandz
14que me prestarent l’argent pour payer les creansiers de Vallance
15sceurent quil y avoit dargent pour mes compaignies, despechèrent
16ung homme avec ledit tresorier, lequel ne me laissa en repos
17quil n’eut son argent entre les mains, et mest demeuré sy
18peu de reste, qu’à peine jay peu donner pour ung mois à mes
19soldatz pour les entretenir. Et voilla la cause, Monseigneur,
20que je nay peu satisfère à votre vollanté, mès jexpère que
21par tout le XXme auost, se trouvera fondz entre les mains du
22tresorier à Lyon du quartier passé et vous adseure que les
23premiers seront les votres ; et à faulte de ce, je panse avoir sy
24bon credit que vous serés content ; et cependant, vous supplie
25mexcuzer sy je ney faict mon debvoir envers vous et metre ce
26bienfaict avec les aultres ; et je prierey Dieu
27Monseigneur, vous donner en parfaicte santé, très heureuse et vie
28longue. De Digne, ce Vme juillet 1572
29Votre plus humble serviteur
30Alfonso d’Ornano